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Sri Lanka: Le rocher de Pidurangala

A Sigiriya, le rocher de Pidurangala est moins touristique que le Rocher du Lion et l’ascension se réalise entre vingt minutes et une heure, selon la forme physique de chacun. Ce rocher aurait été habité avant Sigiriya. La première partie de l’ascension (montée des escaliers) se fait relativement facilement et souvent en compagnie de singes curieux et joueurs. Par contre, la dernière partie de l’ascension est déjà plus difficile. En effet, il n’y a plus de chemin et il faudra faire de l’escalade sur d’énormes rochers. Cela reste assez “sportif”, autant pour l’aller que pour le retour. Vous passerez ainsi près d’un magnifique Bouddha couché de 12,5 mètres de long. Mais la vue depuis le sommet est incroyable et vaut bien tous les efforts fournis pour y arriver! L’idéal est de faire cette ascension au lever ou au coucher du soleil, pour pouvoir encore mieux profiter de la beauté du spectacle.

Le rocher de Pidurangala se situe non loin d’un autre rocher célèbre, celui de Sigiriya. Il semble être moins connu mais la vue que l’on a de son sommet est tout aussi spectaculaire. Par contre ici, ni fresques, ni vestige de palais mais une montée qui est assez éprouvante, surtout dans les derniers mètres. Encore un petit challenge que je me dois de relever! Je ferai l’ascension en compagnie d’un guide et de sa fille de 12 ans, qui courait sur les rochers comme un cabri. Comme il y a un temple à l’entrée, sarong et chaussettes sont de rigueur, mais seulement pendant quelques mètres. Par contre, l’entrée est bien moins chère qu’à Sigiriya ! Il y a des singes qui se disputent en criant, tout le monde les regarde et les écoute , c’est impressionnant et drôle en même temps. Ça y est, c’est parti pour la montée !

1. La montée des marches

Au début, monter les marches n’est pas trop difficile (il y en a 1270). Quand on visite les nombreux temples ou autres points de vue du Sri Lanka, on se rend bien vite compte qu’ils sont situés en hauteur et qu’il faut grimper, grimper …pour être toujours récompensé de tous les efforts fournis. Nous rencontrons rapidement deux Asiatiques, genre « forts des Halles » qui nous disent que l’escalade est « usante » et que, dans la dernière partie de la montée, « vous devez ramper ». Je les regarde avec un peu d’inquiétude, ils ont vraiment l’air fatigué.

Puis, c’est un monsieur âgé qui nous confirme que la dernière partie est particulièrement difficile, ce qui n’est pas vraiment fait pour me rassurer ! Il faut dire que les marches sont de taille différente, un peu comme à l’Adam’s Peak, montée difficile s’il en est ! Ça monte, ça monte… Je suis rapidement en nage mais je dois continuer à avancer. Nous rencontrons pas mal de touristes, tous rouge écarlate mais non moins souriants ! La fameuse « dernière partie » n’est plus constituée d’escaliers mais d’énormes rochers ronds qu’il va falloir enjamber, escalader, contourner ! Heureusement que mon guide était là pour me tirer et me pousser. Je croyais que je n’allais jamais y arriver, vu la taille des rochers à franchir ! Sa fille, par contre, galopait dans tous les coins, sans aucun problème.

2. Le haut du rocher

Nous passons devant un Bouddha allongé au pied duquel sont déposées des offrandes et devant les grottes qui servaient de lieu de méditation aux moines..

Ce qui m’a le plus étonnée en arrivant (enfin) en haut du rocher, c’est qu’il y avait des chiens ! Mais comment ont-ils donc fait pour franchir les rochers ? Comment se nourrissent-ils sur ce rocher aride ? Je ne le saurais jamais, même mon guide n’avait pas la réponse.

Vu de là-haut, le paysage est magnifique. On voit à plusieurs kilomètres à la ronde, quelques villages, la jungle, quelques temples essaimés dans le lointain. Il y a aussi beaucoup de vent, ce qui est fort agréable quand on a attrapé chaud ! Les touristes font des photos ou s’assoient sur le rocher pour regarder le coucher de soleil. Il règne une ambiance paisible, magique.  Mon guide n‘arrête pas de prendre sa fille en photos, elle court et saute dans tous les sens. Je me contente de regarder le paysage, de marcher, de respirer un bon coup et je me rends compte, une fois de plus, à quel point nous sommes petits devant toute la majesté de la Nature.

3. La descente des rochers

Et maintenant, il va falloir descendre ces rochers qui étaient si difficiles à monter ! Par moments, je suis complètement tétanisée mais il faut vraiment que j’y aille car il y a des gens qui attendent derrière moi. Pas le choix ! Entre les grands écarts, sauts hésitants et autres mouvements hasardeux, j’arrive quand même à atteindre les escaliers. Ce qui est (en ce qui me concerne) un véritable exploit étant donné que le soir descend et qu’il n’y a pas beaucoup de lumière. De temps en temps, mon guide me prend la main car il est difficile de voir les escaliers. Ils ne sont éclairés que par endroits, ce qui ajoute encore à la difficulté de la descente. Enfin, on finit par venir à bout des 1270 marches ! La nuit est complètement tombée maintenant. Quel plaisir de s’asseoir dans le tuk tuk!

4. Le retour

Nous ne serons cependant pas au bout de nos émotions car il s’avère que le tuk tuk n’a plus de lumière ! Mon guide va donc rouler en pleine nuit noire, sans lumière, dans un endroit où passent des éléphants sauvages ! Je ne suis qu’à moitié rassurée mais c’est sans compter sur l’ingéniosité des Sri Lankais.

Moses, mon guide, s’est arrêté auprès d’un groupe de personnes et leur a fait part de son problème. Mais personne n’a pu réparer la panne.  C’est alors que la Providence est arrivée sous la forme d’un bus. Ils ont arrêté le chauffeur de bus et expliqué la situation. Finalement, celui-ci a roulé à pleins phares derrière nous, ce qui éclairait la route devant nous et nous permettait d’avancer. Nous avons roulé ainsi pendant 10 kilomètres. Je riais sous cape en me disant que ce genre de situation aurait été impensable en Europe. Toujours est-il que nous avons fini par arriver à la route principale et que nous avons pu nous éclairer avec les véhicules qui venaient en face de nous. Cela a suffit pour que Moses m’amène à la station de bus afin que je puisse rentrer à mon hôtel.

Quelle journée:  quel dépassement de soi, quels rires, soupirs, quel beau paysage, quelles rencontres humaines! C’est vraiment tout cela qui fait le charme des voyages!

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